MOMIES
Graffeur basé à Montpellier et inventeur des “modules” dynamiques, colorés et saturés, c’est au début des années 90, grâce à une rencontre au lycée, que Momies rentre dans l’univers du graff old school. Il débute sous le blaze de Pyre et rejoint le cercle des premier·e·s graffeur·se·s de sa ville. Fan du graffiti “classique”, il se rendra plusieurs fois à New York City, la mecque du graffiti, afin d’y rencontrer des “anciens du graff” et voir ce qui est réalisé de l’autre côté de l’océan Atlantique. Parallèlement à ses voyages qui l’enrichissent dans son art, il s’adonne à recouvrir des wagons de trains de graffitis, une passion qui ne le quittera jamais. En 1998, alors qu’il s’éloigne peu à peu du graffiti traditionnel pour se rapprocher de l’abstrait, il intègre le crew des POW dont le style se rapproche de sa propre évolution artistique. Multipliant les voyages en Europe et aux Etats-Unis, ces séjours préciseront l’empreinte graphique de Momies telle qu’on la connaît actuellement. Depuis quelques années et afin de s’investir plus longuement dans ses créations, l’artiste a commencé à travailler en atelier et à exposer son oeuvre en galerie, ce qui ne l’empêche pas de participer à maints festivals et projets de street art dans toute la France. Ce qui compte à ses yeux ? Le monumental, inscrire ses oeuvres dans leur environnement dans une notion de respect et de partage et bien sûr, le lettrage sous la forme de “modules” abstraits, abondants et ronds.
Ces modules sont le nom que l’artiste a choisi de donner à ces lignes courbées, anguleuses et omniprésentes dans son art. Des traits modulables, résultats de tracés à la bombe aérosol que Momies conçoit et développe alors qu’il s’investit sur les supports des wagons de trains en compagnie de Vania, membre des POW. Ainsi, la réalisation de graffitis nécessitant de la rapidité dans son exécution, le “module” apparaît comme une technique idéale pour ce support puisqu’il s’avère bref et requiert peu de matériel. C’est à travers ces expériences ferroviaires que les modules se présentent comme la patte caractéristique de Momies. Ces modules représentent l’évolution des lettres du graffiti, lettres devenues quasi indéchiffrables, étirées et arrondies.
Entre mouvement, énergie et profusion, ces enchevêtrements de traits au travers de noeuds, mélanges et superpositions envahissent les oeuvres de Momies dans lesquelles le regard se perd au milieu de couches et chevauchements pluriels. Confrontations et contrastes de lignes mais aussi de couleurs minutieusement disposées, rendant visibles un tourbillon d’éléments hypnotiques.
Il arrive à Momies de collaborer avec son cousin Maye, un (street) artiste renommé de Montpellier. Leurs univers se mélangent bien, Maye influencé par le graffiti new school et Momies, à la fois par la scène graffiti new yorkaise et la new school.